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lundi 12 octobre 2009

Refuge de Tuquerouye

Le week end dernier, nous avions décidé de faire l'ascension du Mont Perdu par le refuge de Tuquerouye, certainement l'itinéraire le plus beau pour atteindre ce sommet mythique.
Nous sommes donc partis samedi, de bonne heure, direction le refuge de Tuquerouye depuis le barrage des Gloriettes, 1100 m de dénivelé chargés comme des mulets, sous une pluie fine mais continue et un vent de plus en plus fort à l'attaque du couloir final. La montée de celui ci, bien raide, sur une rocaille instable permet d'atteindre la brèche de Tuquerouye où est niché le refuge du même nom. Composé de 2 parties semi circulaires, ce fût le 1er refuge construit dans les Pyrénées, inauguré en Août 1890.




Après midi au refuge, casse croûte campagnard, accompagné de vin et surtout de thé pour se réchauffer, parties de belote pour les uns et sieste pour les autres.

refuge plus que complet, 17 au total pour une capacité de 12 personnes... que des espagnols pour nous tenir compagnie.



La vue de ce refuge est censée être une des plus belles des Pyrénées avec la face Nord du Mont Perdu et le lac glacé...nous n'avons pas eu la chance de pouvoir le constater...et pourtant la météo annonçait beau pour le dimanche...mais bon la brume et un vent violent nous ont accompagnés durant tout le week end.

Après une nuit agitée, entre les ronflements de Clément et le vent, on n'a pas trop fermé l'oeil. Le réveil sonne, 5h30, le temps est moyen, on repouss le départ plusieurs fois (5h30, 6h, 7h) en attendant une éclaircie qui ne viendra finalement pas, nous renonçons à tenter le sommet mais espérons toujours pouvoir aller faire un tour vers les Astazous...A 9h, la météo est toujours aussi mauvaise, tant pis...on peut faire un bon gros ptit déj avant de redescendre...tout doit disparaître pour alléger les sacs au maximum...les sardines, le saucisson, le pâté, le fromage et bien sur le pinard, tout y passe...

13h, on attaque la descente, ça se lève légèrement, dommage, on reviendra.



Plus bas, la luminosité est meilleure, le vent tombe. On aperçoit au loin le lac des Gloriettes où nous sommes garés.
Arrivé au lac, coup d'oeil vers le Mont Perdu qui montre enfin le bout de son nez comme pour nous narguer...on constate qu'il est bien enneigé, pas étonnant avec le froid qu'il faisait là haut.

lundi 5 octobre 2009

Mésaventure au Ramougn...A méditer!!!

A la base, je ne voulais pas m'étendre sur la mésaventure qui nous est arrivée ce week end avec Alex afin d'éviter d'inquiéter certaines personnes qui viennent visiter mon blog et puis tout bien réfléchi, j'ai décidé de prendre le temps et d'analyser les erreurs que nous avons commises et qui pourront nous aider à l'avenir pour prendre les bonnes décisions.
Tout était réuni pour passer une super journée, la météo annonçant un très beau week end.
Nous en avons profité pour tenter l'ascension du Ramougn dans le secteur du Néouvielle. Malgré une soirée bien arrosée la veille pour les 33 ans du frangin et le manque de sommeil, je décolle à l'heure prévue et passe prendre Alex qui n'est pas très frais lui non plus!!
La mise en route est difficile mais au fur et à mesure que l'on monte, la fatigue de la veille disparaît petit à petit malgré le terrain difficile. Une fois passé la brèche Barris, la progression se poursuit dans de gros blocs, peu confortables et pas très intéressants. L'itinéraire est évident jusqu'au pied du Ramougn.


A partir de là, 2 options s'offrent à nous : soit viser la dépression sur la ligne de crête et ainsi débuter l'escalade au début de l'arête, soit attaquer la paroi au plus prêt du pied du sommet par l'escalade facile d'un couloir par lequel on rejoint la ligne de crête. C'est la solution que nous avons retenue.
C'est à ce moment là que nous commettons une 1ère erreur : choisir l'itinéraire sans voir comment accéder au pied de ce couloir et surtout parce qu'on a la flemme de remonter jusqu'à la base de la crête!!!
Alex s'est avancé, depuis ce matin j'ai un peu de mal à le suivre et à me mettre dans le rythme. Il bute sur le glacier et décide de passer dans un petit couloir en mixte pas engageant du tout sur la gauche . J'essaie de passer plus bas, de traversée la glace mais c'est un peu trop tendu pour continuer et je préfère rebrousser chemin avant de glisser...et oui on n'a pris ni crampons, ni piolet!!!! bien vu!!! Alex trop avancé ne peut plus faire demi tour...je préfère redescendre et contourner le glacier que de m'engager dans la voie qu'il a choisie.

Alex à l'approche du couloir


A ce moment là, le plus simple pour moi est de rejoindre le début de l'arête mais l'idée de m'y balader sans corde me refroidit rapidement et il faut que je rejoigne Alex qui a réussi à atteindre le bas du couloir. Je tente alors une longue traversée exposée au pied de la paroi, de loin, ça semblait faisable mais une fois engagé, je constate qu'il y a beaucoup trop de passages en glace. Difficile de faire demi tour, je me lance donc dans l'escalade de la paroi afin d'éviter les portions de neige. Je me heurte à de nombreuses dalles infranchissables que j'arrive à contourner en alternant des passages délicats en glace et des belles fissures à escalader, adrénaline et concentration maximale. Heureusement le rocher est excellent. Je passe un pas très difficile en posant un friends et une longue sangle pour m'assurer...si quelqu'un veut récupérer le matos, c'est cadeau mais bon courage...
Je finis finalement par approcher à moins de 10m de ce fameux couloir mais je bute sur une dalle dépourvue de prise!!! Quelle mouise, si prêt du but...et puis impossible de redescendre, trop de gaz!!!...la galère. Je pose un friend et je me vache confortablement, les pieds à plat...C'est pas du 3 étoiles mais vu ce que je viens de traverser ça va. Maintenant reste à trouver une solution pour sortir de là...
Un point positif, j'aperçois l'ombre d'Alex qui a rejoint l'arête. Je lui dis de poser un rappel pour me faire passer la corde mais on a du mal à se comprendre. J'ai en point de vue 2 espagnols qui ont compris qu'on avait besoin d'aide!! ouf!!! sauver!! sinon c'était l'hélico!!! en même tps un survol des pyrénées avec ce beau temps ça aurait pu être sympa!! La note aurait été salée quand même...
Bref, ce n'est pas tout à fait fini....L'espagnol m'envoie ma corde, son lancé est trop court, il la remonte, elle se bloque, tire d'un coup sec et fait partir un bon petit bloc qui s'explose en 3 et me vient dessus...une esquive à gauche, une à droite et le dernier m'évite au dernier moment...ouf c'est passé prêt!!! Je récupère la corde et escalade la fin de cette p...... de paroi!! et finalement je prends un plaisir fou à gravir les quelques mètres qui me manquaient!!! La corde ça change tout!! Du bon rocher, des passages d'un bon niveau, que du bonheur...Enfin je sors sur l'arête, je retrouve Alex et surtout le soleil car je me suis quand même pelé un petit peu.
Un grand "muchas gracias" aux espagnols...Il y a 2 semaines on les avait aidés sur les crêtes de Troumouse, samedi ils nous ont sorti d'une sacrée galère...solidarité en montagne!! Je me suis réconcilié avec eux!!!
Ils poursuivent leur chemin...Nous nous posons au soleil...On analyse la situation. Quelle bande de cons!! on s'est mis en danger alors qu'on a tout le matos qu'il faut pour ne prendre aucun risque, d'autant plus que cette course n'est pas très difficile.
Nous avons perdu beaucoup de temps, d'énergie et surtout d'influx nerveux, nous renonçons au sommet même si il ne nous reste que 50m...Tant pis on reviendra.

On profite du moment présent et de la vue qui s'offre à nous...L'envers du décor est exceptionnel avec le lac de cap de long sous nos pieds, 1000 m plus bas, un joli panorama sur le pic de Cambielh tout blanc et le pic long côté sud avec en fond la brèche de Roland et le Taillon...Au 1er plan l'arête Ferbos et celle des 3 conseillers, de quoi nous donner des idées pour l'an prochain...A l'Ouest le Néouvielle bien sur, sommet mythique du massif et au Nord le pic du Midi et l'arbizon...Cette vue exceptionnelle nous redonne le sourire. C'est quand même joli la montagne...quant on fait pas n'importe quoi!!!!

Les 2 nazes du jour!!!

lac de Cap de Long

Campbielh et pic Long

Au 1er plan l'arête Ferbos et le pic des 3 conseillers


L'heure tourne, il est temps de redescendre par cette belle arête, face au Néouvielle....quelques passages aériens, quelques pas d'escalade facile, du bon rocher...aucun problème.



Un dernier coup d'oeil vers cette paroi, perplexe et un peu blasé de s'être mis en galère.


Coucher de soleil sur le pic depuis le col d'Aspin


Quelques leçons à tirer de cette journée:
  • 1-ne pas prendre de cuite la veille pour avoir les idées claires.
  • 2-analyser toutes les données visuelles avant de prendre une décision, aller au plus facile.
  • 3-réagir rapidement face aux difficultés (lié à la contrainte 1)...en voyant l'approche du couloir, j'aurai du réagir plus vite avant qu'Alex ne commence à monter, on aurait ainsi contourner le glacier et récupérer l'arête sans difficulté.
  • 4-face à la difficulté, se consulter au lieu d'avancer tête baisser. C'est pas parce qu'on dit qu'on va passer par un endroit qu'on ne peut pas rebrousser chemin si on est confronter à un problème
  • 5-ne jamais se séparer, au moins quelque soit l'itinéraire choisi dur ou facile on peut toujours s'assurer.
  • 6-prendre les infos nécessaires sur les conditions (neige ou pas)...en même tps, les crampons et piolet n'étaient pas indispensables si on avait choisi d'attaquer au début de la crête.

C'est passé pour cette fois, un avertissement sans frais comme on dit mais on a pu se rendre compte qu'en montagne, la moindre petite erreur pouvait avoir de lourdes conséquences....une bonne leçon à retenir...c'est dans la difficulté qu'on apprend il parait!!!!

Une chose est sure, c'est qu'on s'est promis d'y retourner et de le vaincre l'année prochaine.